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— Et tu l’estimes ?

— Je crois fermement qu’elle n’a jamais eu rien de grave à se reprocher.

— Elle a de l’esprit ?

— Beaucoup d’esprit et d’intelligence.

— Elle est instruite ?

— Comme on peut l’être au couvent ; elle lit beaucoup maintenant.

— Et de la raison, en a-t-elle ?

— Beaucoup plus que la personne qui a fait son malheur et qui la persécute.

— Assez ! Pour le moment, je n’en veux pas savoir davantage. Je ne désire pas voir ton amie avant d’avoir quelque chose de sérieux à lui dire.

— Ah ! mon oncle, s’écria Miette, qui ne manquait pas de pénétration. Je devine ! Vous avez été consulté, vous êtes chargé de…

— J’ai été consulté, mais je suis tout à fait libre d’agir comme je l’entends. Pour rien au monde, je ne m’engagerais dans une affaire où ton nom pourrait être prononcé aux débats ; mais il n’y aura pas d’affaire, sois-en sûre, et, s’il y en avait, je refuserais de plaider contre celle qui est ta cliente et ta protégée. Seulement, comme il est plutôt question jusqu’à présent de transaction, j’ai le droit de donner de bons conseils aux deux parties. Dis donc à ton amie qu’elle a fait une grande faute contre la pru-