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— Venez voir mes plans, mon oncle, vous me donnerez vos conseils.

— Une autre fois. Je suis venu te demander un renseignement. Tu connais, m’a-t-on dit, une jeune personne qui s’appelle mademoiselle de Nives ?

À cette brusque attaque, Jacques tressaillit.

— Qui vous a dit cela, mon oncle ? Je ne la connais pas.

— Mais tu connais des gens qui la connaissent, quand ce ne serait que Miette ! Elle a dû te parler quelquefois de son ancienne amie de couvent ?

— Oui, non, attendez ! Je ne me souviens pas. Vous voudriez… Qu’est-ce que vous voudriez donc savoir ?

— Je voudrais savoir si elle est idiote.

Ce mot brutal tomba comme une seconde pierre sur la tête de Jacques, et son teint vermeil pâlit légèrement.

— Idiote ! mademoiselle de Nives idiote ! qui prétend cela ?

— Un père de famille qui est venu me consulter ce matin, parce qu’un de ses fils veut demander cette jeune personne en mariage dès qu’elle sortira du couvent. Eh bien ! ce père a ouï dire que la demoiselle ne jouissait pas de sa raison, qu’elle était épileptique, folle, ou imbécile.

— Ma foi,… reprit Jacques, qui, à peine