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— Oh ! oh ! savante ? s’écria Philippe naïvement.

— Non, monsieur, pas du tout. M. Pierre a un palmier comme cela dans une caisse, et j’ai retenu le nom.

— Mais vous aimez les fleurs, car vos vases et vos corbeilles sont des merveilles de goût.

— Ce ne sont que des fleurs de nos haies et de nos prés. Je les aime mieux dehors que dans mon petit salon ; mais je n’ai pas souvent le plaisir de recevoir madame André, et, comme les anciens offraient des victimes à leurs dieux protecteurs, moi, je sacrifie de belles plantes à ma bonne amie.

— Je n’y vois pas un brin de chèvrefeuille, dit Philippe, qui avait suivi Marianne dans le salon où se reposait madame André.

— Suzon aurait pu nous en donner un peu du sien, répondit Marianne ; mais, comme le collier la gênait, elle s’est roulée avec, et je vous laisse à penser en quel état elle l’a mis. Il n’en restait que l’adresse dont elle ne s’est pas souciée, sous prétexte qu’elle ne sait pas lire.

— Vous riez, monsieur André ? dit Philippe à Pierre : pourquoi ? J’ai atteint mon but pourtant…

— Vous aviez un but ? dit Marianne.

— Sans doute, je voulais vous faire savoir