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s’asseoir, et que la demoiselle y était sans doute déjà avec madame André.

— Le jardin est derrière la maison, ajouta-t-elle ; mais, si vous voulez passer par le logis à la demoiselle, vous n’aurez pas à faire le tour des bâtiments.

— Nous aimons mieux faire le tour, répondit Pierre, qui était pourtant très-curieux de pénétrer chez Marianne, mais qui ne se souciait pas de montrer le chemin à son compagnon. Ils passèrent derrière la métairie et entrèrent dans le jardin de Marianne, où ils trouvèrent la table dressée et le couvert mis dans le petit parterre abrité qui s’étendait devant l’appartement. La porte vitrée était ouverte toute grande, et, sans entrer, car il n’y avait personne, ils virent un petit salon en vieille boiserie, peinte en blanc et vernie à neuf.

Le meuble Louis XV était assorti à la boiserie. La glace, enguirlandée de ces jolis festons de bois découpé qu’on imite tant bien que mal aujourd’hui, avait à cette époque quelque chose de très-suranné, car la mode, surtout en province, les proscrivait absolument. Ce n’en était pas moins coquet et charmant, ces guirlandes d’un blanc poli pendant jusque sur la glace transparente, que des gerbes véritables placées devant ne laissaient voir que comme un point brillant ouvrant sur l’espace.