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XI


Ils avaient fini de dîner. Ils allaient au-devant de Marianne, qui approchait au petit galop cadencé de Suzon. Marianne sauta à terre sans presque la retenir. La docile bête s’arrêta court comme si elle eût deviné sa pensée, et la suivit au pas jusque devant le chalet, d’où, prenant à gauche, elle s’en alla seule à son gîte accoutumé, un petit coin de grange qu’elle connaissait bien et qu’elle partageait avec l’ânesse de la métairie.

Marianne avait pour tout costume d’amazone une veste-camisole de bazin blanc, un chapeau rond en paille de riz et une longue jupe rayée de bleu et de gris qu’elle relevait très-vite et très-gracieusement sur le côté au moyen d’une ceinture de cuir ad hoc. Elle portait ses cheveux courts et frisés, et cette coiffure de petite fille, ajoutée à sa taille fine et peu élevée, lui donnait