Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

III


« — D’abord je dois te dire dans quelles dispositions d’esprit et de cœur je me trouvais en allant voir Émilie. Il est bien vrai qu’avant de quitter la vie de Paris j’ai eu un moment d’effroi en songeant au mariage. Cet idéal, rêvé dans la première jeunesse, avait pâli d’année en année dans l’atmosphère enfiévrée d’une capitale. Tu m’avais vu si épris de ma cousine quand j’ai commencé mon droit, que tu avais craint, je l’ai bien compris, de me voir retardé dans mes études par l’impatience de les terminer. Tu ne t’es pas dit, cher père, que cette ferveur d’amour et d’hyménée était le fait du collégien et trouvait sa place naturelle entre le baccalauréat et la première inscription de droit. Tu n’as peut-être pas assez prévu que l’impatience se calmerait bien vite, et peut-être, désirant ce mariage, eusses-tu mieux fait de me laisser re-