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V


Pierre André déchira sa lettre ; mais, au moment d’en écrire une autre, il calcula qu’elle ne partirait de la Faille-sur-Gouvre que le lendemain, qu’elle mettrait deux jours pour parvenir à Paris, et qu’elle n’y serait distribuée que le jour et peut-être après l’heure du départ de Philippe pour la Faille. Il était donc trop tard pour envoyer son refus, et M. Jean Gaucher avait escompté son consentement.

Il se résigna et alla se promener le long de la Gouvre, afin de dissiper son dépit par une promenade dans les charmantes prairies où court ce ruisseau limpide. C’est de là que, caché dans les saulées festonnées de liserons blancs et de balsamines sauvages, il vit passer Marianne, comme cela lui arrivait assez souvent, sans qu’il en fût ému d’une manière appréciable. Cette fois son apparition le troubla, et, au lieu de l’appeler par