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ne le divulguera par égard pour mademoiselle de Nives et pour vous.

— Pour moi ? par exemple !

Je fis un geste pour écarter les autres témoins, et m’approchant tout près d’elle, je lui dis tout bas :

— Pour vous, madame, qui étiez d’accord avec la Charliette pour amener ce scandale et déshonorer mademoiselle de Nives !

Elle devint pâle comme si elle allait s’évanouir, mais, luttant encore, elle me répondit à voix basse :

— C’est un affreux mensonge de cette femme, et que vous ne prouverez jamais !

— Voulez-vous que je la fasse monter ? elle est encore là !

— Pourquoi la faire monter ? reprit-elle d’un air égaré.

— Vous la sommerez devant nous tous de dire la vérité. La récompense que vous lui avez promise sera à ce prix, et au besoin nous ferons ici une collecte qui lui déliera la langue. Elle produira vos lettres.

La comtesse murmura faiblement ces mots :

— Ne faites pas cela ! Je suis dans vos mains, épargnez-moi !

Puis elle s’affaissa sur son fauteuil et eut une véritable syncope. J’avais deviné juste. La force des vraisemblances m’avait conduit à la vérité.