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services intéressés, je le sais, mais dont j’ai profité, et dont je profite encore. Laissons-la pour ce qu’elle vaut… Ceci ne mérite pas de vous occuper.

— Pardonnez-moi, je dois savoir si je suis en présence d’une personne conseillée et dirigée par la Charliette ou par les amis qu’elle a maintenant autour d’elle.

— J’ai honte d’avoir à vous répondre que les personnes présentes, à commencer par vous, sont tout pour moi, et la Charliette, rien !

— C’est fort aimable, mais ne suffit pourtant pas pour que je travaille à vous sauver des dangers et des difficultés où cette Charliette vous a jetée. Il faut me jurer que vous ne la reverrez pas et n’aurez aucune correspondance, aucune espèce de relation avec elle, tant que vous demeurerez chez ma nièce. Vous auriez dû comprendre que la présence d’une femme de cette espèce souillait la demeure d’Émilie Ormonde.

C’était, je crois, la première fois que mademoiselle de Nives entendait des vérités raisonnables. Effrayée et menacée, d’une part, par l’esprit clérical, gâtée et flagornée, de l’autre, par sa nourrice et par l’amour aveugle de Jacques, elle ne savait pas avoir des reproches à se faire. Elle rougit de confusion, ce qui me parut d’un bon augure, hésita un instant à répondre, puis, par un mouvement spontané, elle se tourna