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Coras occupait, la chambre à coucher, dont j’ai remplacé le lit décrépit par ce grand sofa de cuir de Cordoue. J’ai visité les tentures, elles n’étaient salies que par la poussière. J’ai apporté un tapis pour cacher les petits carreaux par trop ébréchés. Les croisées ferment bien. Ce plafond à solives noircies par la fumée est d’un ton excellent. Bref, il ne fallait ici que beaucoup de balayage et quelques raccords de peinture qui seront secs ce soir. Demain je pourrai y apporter quelques livres et une bonne vieille table, et j’y serai comme un prince.

Le lendemain en effet, il se meubla facilement avec le surplus de nos antiquailles, et il passa l’après-midi à ranger ses livres de choix dans les armoires.

Je voulais me rendre à Vignolette pour savoir si ma nièce était un peu plus tranquille, lorsque je reçus d’elle le billet suivant.

« Ne vous inquiétez pas de moi, mon bon et cher oncle, il n’y a pas eu de discussion au logis. J’y ai trouvé ma compagne, qui était rentrée avec sa nourrice et qui ne m’a pas dit un mot de son équipée. J’ai cru devoir l’ignorer absolument et ne pas m’opposer à ses promenades du soir avec cette femme, qui vient maintenant tous les jours, et qui paraît avoir pris sur elle beaucoup plus d’influence