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LE DRAC.

Il ne faut pas la revoir, il faut t’en aller, et lui écrire que c’est toi qui ne veux pas d’elle. Comme ça, son père la laissera tranquille.

BERNARD.

C’est vrai. T’es pas bête, toi ! Mais, moi, je suis trop malheureux ! Allons, je m’en vas, j’écrirai demain. (Il veut s’en aller.)

LE DRAC.

Non pas, tout de suite.

BERNARD.

Avec quoi ? J’ai rien.

LE DRAC, courant à la cheminée.

Tiens ! un charbon… sur le mur.

BERNARD.

Allons ! (Il écrit.) « Francine, adieu ! »

LE DRAC.

C’est pas assez.

BERNARD.

Comment, c’est pas assez ?

LE DRAC.

Non, faut que son père croie que ça vient de toi.

BERNARD.

Quoi mettre ? (Écrivant.) « Je… »

LE DRAC.

Je t’oublie !

BERNARD.

C’est pas vrai.

LE DRAC.

C’est pour ça !

BERNARD, écrivant.

« Je t’oublie ! » Ça y est. Malheur !

LE DRAC.

À présent, signe et va-t’en.

BERNARD.

C’est fait ; mais jamais de ma vie je n’ai écrit de mensonge