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MARIELLE, après quelque hésitation.

Eh bien, je le sais bien que c’est toi !

SŒUR COLETTE, lui prenant l’autre main.

Oui, c’est ta chère Sylvia qui t’a toujours aimé !

MARIELLE, se laisse asseoir et regarde Sylvia qui s’agenouille près de lui.

Pourquoi donc à genoux ? Elle ne m’a jamais trahi, elle ! C’était dans la pièce, mais vous dites que la pièce est finie ?

ERGASTE.

Oui. Repose-toi, et regarde-nous bien tous. Est-ce que tu ne nous trouves pas l’air content ?

MARIELLE.

C’est vrai, cela me fait du bien de voir. Ma femme, ma sœur ! (Regardant autour de lui.) Ah ! oui, c’est fini, nous sommes dans le foyer. C’est l’heure de souper ensemble. Mais je suis bien fatigué, ce soir… Cette comédie-là me fait toujours du mal ! Et puis j’ai été malade, j’ai fait de méchants rêves. Mais, quand je vous vois toutes les deux, quand je tiens comme cela ta main dans la mienne, je me sens guéri par miracle. Est-ce que tu es malade aussi, toi ? Je te trouve pâle. Ah ! toujours cette migraine !… Et Fabio ! Mon cher enfant, d’où viens-tu donc ?

FABIO.

Oh ! vous m’aimez toujours !


Scène XII

Les Mêmes, FLORIMOND.

MARIELLE. Pourquoi donc ne t’aimerais-je plus ?… Oh ! je me souviens ! (Il se lève et se tord les mains.) Je me souviens !… Malheureux que je suis ! Tuez-moi, je me souviens !

FLORIMOND.

L’abominable coquin a tout avoué. Sa complicité avec le prince pour faire enlever Sylvia. (Il voit Sylvia et se découvre de-