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plus de comédie. Le théâtre est fermé ; mais, comme il touche à notre auberge, nous nous y promenons quand cela vous plaît. (À part.) Pauvre homme ! tous les jours, à la même heure, il me fait ces mêmes questions-là !

MARIELLE, inquiet.

Où est donc Ergaste ? Pourquoi Ergaste n’est-il point ici ?

PIERROT.

Ergaste est reparti, il y a trois jours, en vous disant : « Je veux savoir la vérité ; je la saurai et je reviendrai te la dire. »

MARIELLE.

La vérité sur quoi ?

PIERROT, embarrassé.

Ah ! dame, je ne sais pas, moi !

MARIELLE.

Et Fabio ? Fabio m’a donc abandonné, lui aussi ?

PIERROT.

On ne sait point où il a passé. Ergaste l’a déjà cherché et ne l’a point retrouvé. Mais, puisqu’il est reparti, il le trouvera bien, allez !

MARIELLE.

J’ai su où il était dans le temps, mais je l’ai oublié. Et Florimond, est-ce qu’il est mort le même jour que moi ?

PIERROT.

M. Florimond n’est pas plus mort que vous, Dieu merci ! Mais il n’a plus le cœur à la chasse, et il ne vous quitte guère.

MARIELLE.

Et ma sœur, a-t-on de ses nouvelles ? PIERROT. Eh ! oui, monsieur Marielle ! Vous avez reçu une lettre d’elle hier !

MARIELLE.

Vrai ! Est-ce qu’elle ne viendra pas ?

PIERROT.

Si fait ! elle a obtenu de venir faire guérir ses yeux en France, et elle sera ici bientôt.