Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/370

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

(Avec douleur et colère.) Qu’est-ce que cela me fait, à moi ? (Florimond sort ; Ergaste hésite et sort aussi sur un geste impératif de Marielle ; Fabio, troublé, veut les suivre.)

MARIELLE, à Fabio.

Restez, monsieur.


Scène XXVI

MARIELLE, FABIO.
MARIELLE.

Eh bien, vous avez séduit une honnête femme, vous avez trahi et assassiné un père qui vous aimait. Qu’allez-vous faire, à présent ?

FABIO.

Moi, j’ai séduit ?… j’ai trahi ?…

MARIELLE.

Ne mentez point, je sais tout ; partez !

FABIO.

Vous me chassez ainsi ?

MARIELLE.

Quoi ! misérable, tu t’en étonnes ? tu essayes de feindre ? tu comptes m’abuser ?

FABIO.

Mais je vous jure que, depuis le jour où j’ai su qu’elle était votre femme, je ne lui ai point dit un mot…

MARIELLE.

Ah ! c’en est trop ! Déshonore-moi, infâme, ravis-moi mon bonheur, enlève-moi ma femme, mais n’espère point m’avoir pour dupe !

FABIO.

Si l’on vous enlève votre femme, cherchez ailleurs votre rival ; cherchez plus haut surtout. Ce n’est point pour le pauvre et obscur Fabio qu’une femme comme elle vous quitterait.