L’orphelin n’est plus, et moi, Francine, moi qui t’aime, j’ai pris sa figure.
Tu as pris… ? Mais qui est-ce que tu prétends être ?
Je suis le drac, Francine, le drac du cap Mouret.
Toi ?… Tiens, j’ai peur de tes yeux !… Tu n’as pas tes yeux des autres fois… Tu as la fièvre !
Malheur ! je n’avais pas prévu qu’elle ne voudrait pas, qu’elle ne pourrait pas me croire !
C’est qu’il ne parle plus comme il a coutume de parler ! (Haut.) Où prends-tu tout ce que tu dis ?
Dans une nature supérieure à la tienne. Voyons, pour me croire, il te faut des preuves ?
Quelle preuve peux-tu me donner ?
N’as-tu pas rêvé la nuit dernière d’un enfant blanc couronné de fleurs, qui courait sur l’eau comme tu cours sur la terre ?
Je n’ai dit ça à personne !… et c’est vrai, je l’ai rêvé !
Ce médaillon que tu portes toujours…
C’est des cheveux de mon frère, qui s’est marié et qui est allé demeurer à Nice !
Tu mens, Francine, ce sont des cheveux de Bernard.
Ah ! ne dis pas ça ! Si mon père l’avait su…