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MARIELLE.

Ta voix me fait du bien. J’étais triste, inquiet de ta santé. Tu resteras bien dans ce salon, n’est-ce pas, pendant la comédie ?

SYLVIA.

Volontiers ! Je te verrai jouer en me cachant derrière cette tapisserie.

MARIELLE.

Oui ! tu me donneras du cœur ! Si tu n’étais pas là, je compte que je me ferais tuer, du dégoût que j’aurais à présent pour mon métier.

SYLVIA.

Mais, moi, je ne te veux point dégoûter d’une carrière où tu brilles au premier rang ?

MARIELLE.

Le métier n’est point l’art, ma chère Sylvia ; l’un nous enflamme, l’autre nous consume.

SYLVIA.

Alors, c’est comme en religion : l’esprit vivifie, mais la lettre tue. Allons, du courage, ami ! mes regards ne te quitteront point.


Scène IX

DESŒILLETS, MARIELLE, SYLVIA.
DESŒILLETS.

Monsieur Marielle, allez donc faire arranger les accessoires sur le théâtre, comme vous entendez qu’ils soient pour votre premier acte.

MARIELLE.

Ah ! j’oubliais ! (Il s’en va.)