croyez point ! Plus froide et plus expérimentée que moi, vous avez fort bien vu que je voulais me donner le change à moi-même ; vous savez bien que vous me faites mourir, et vous vous réjouissez de mes tourments !
Il vous faudrait haïr, pour me réjouir ainsi, et je ne hais personne.
Vous ne haïssez personne, parce que vous n’aimez personne. Oui, voilà votre naturel ! l’indifférence et le dédain ! Eh bien, c’est un naturel haïssable entre tous, et, si je me puis guérir de vous aimer, je sens que vous me serez un objet d’horreur.
L’étrange esprit que le vôtre ! Une femme est votre ennemie parce qu’elle n’a point d’amour pour vous ! Voilà bien de l’orgueil !
Sylvia, vous me dites bien ouvertement que vous ne m’aimez point, et, moi, je vous dis que je vous aime hors de raison. Est-ce là de l’orgueil, et suis-je assez humilié à votre gré ?
Ce que vous me dites là, je le veux oublier. Ne vous humiliez point davantage, je ne saurais vous payer de retour.
Aie ! (Il se glisse dans les arbres pour écouter.)
Ceci est une parole sérieuse et réfléchie.
Oui, Fabio.
Adieu donc ! mais, auparavant que je vous quitte, sachez