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MARIELLE.

À présent, Desœillets, venez-me conter vos petites affaires, mon brave homme. (Il sort avec Desœillets.)


Scène XI

SYLVIA, FABIO.
FABIO.

Enfin, on vous peut donc parler !

SVLVIA.

On le peut toujours, sous condition de parler comme il faut.

FABIO.

Svlvia, cette gravité fardée est un outrage, ou un défi pour ma passion.

SYLVIA.

Ni l’un ni l’autre, Fabio ! c’est un muet reproche d’une persécution fort cruelle.

FABIO.

Ainsi, ma recherche est une honte pour vous ?

SYLVIA.

Non ! c’est un chagrin. Un mot le ferait cesser, et je souffre de ne vous le pouvoir point dire.

FABIO.

Ne vous contraignez point ! dites que vous me haïssez !

SYLVIA.

Je ne saurais point haïr celui que Marielle chérit ; je voudrais qu’il m’aimât d’une honnête et tranquille amitié, comme je serais portée à l’aimer moi-même ; mais, si le dépit lui suggère de me tenir un langage que je ne puis point écouter, je préfère le retour de son aversion première.

FABIO.

Vous avez donc cru à cette aversion ? Non ! vous n’y