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FLORIMOND, se levant.

Au diable tes oies, bélître ! c’est ainsi que tu as gardé mon chien ? Holà ! Artaban ! (Il sort en appelant et en sifflant.)

ERGASTE, prenant le chapeau de Pierrot.

Allons, il faut bien que ce pauvre cheval mange ! (À Pierrot.) Donne-moi ça. (Il sort.)


Scène X

MARIELLE, SYLVIA, FABIO, DESŒILLETS, PIERROT.
SVLVIA, à Pierrot.

Et toi, tu n’as encore rien mangé, je gage ?

PIERROT.

Bien de l’honneur, mademoiselle ; mais, rien que de vous voir tous là ; j’en suis si ébaubi, que j’en suis rassasié.

DESŒILLETS.

Que ces paysans sont mal appris ! Sachez, mon ami…

MARIELLE.

Il n’a pas voulu nous désobliger, à preuve qu’il va accepter cette tranche de jambon et ce verre de vin, n’est-ce pas, mon garçon ?

PIERROT.

Oh ! je n’oserais, monsieur.

SVLVIA.

Ose donc ! tiens, assieds-toi là, près de moi. (Elle veut lui faire place sur le coussin.)

PIERROT.

Oh ! la terre est au bon Dieu, mademoiselle, et un chacun y trouve sa place ; mais je mangerai encore mieux à mon aise à côté du cheval. (Il sort en mangeant.)