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FABIO.

À vingt ans, on est un homme.

ERGASTE.

Je te trouve le parler amer. À qui en as-tu ? à moi, peut-être ?

FABIO.

À toi ? Eh ! non.

ERGASTE.

À Florimond, le grondeur ?

FABIO.

Je ne m’embarrasse point de lui.

ERGASTE.

Alors… c’est donc à ton père ?

FABIO.

Peut-être à Marielle ; qui sait ?

ERGASTE.

Voilà qui est mal, Fabio !

FABIO.

Pourquoi m’interroger, si tu veux censurer mes réponses ? Ne me demande rien !

ERGASTE.

Si fait ! mieux vaut dire franchement ce qu’on a sur le cœur. Voyons, dis-le-moi, et, si je te reprends, laisse-moi faire ; on ne gronde que ceux qu’on aime, va !

FABIO.

J’ai de l’ennui depuis que nous avons quitté Grenoble ; tout me lasse et m’accable.

ERGASTE.

Et cependant, tu ne regrettais point de quitter Grenoble ?

FABIO.

J’y ai fort bâillé.

ERGASTE.

Tu es peut-être malade ? Je veux que nous consultions quelque habile médecin à Lyon, pour savoir d’où peuvent provenir ces esprits mélancoliques. Tu n’as point de raisons pour être mal content ; tu es l’enfant gâté du bon Marielle et