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MARIELLE.

Vous abandonner !… Mais votre parente ?…

SYLVIE.

Ma parente ne me pardonne point d’être sortie d’un sang calviniste. Elle ne m’aime pas, elle est trop avare pour me recueillir, et trop pressée d’être débarrassée de moi pour me réclamer.

MARIELLE.

Mais les religieuses de votre couvent vous feront poursuivre !…

SYLVIE.

Elles sont trop pauvres pour me vouloir garder sans dot et sans pension.

MARIELLE.

Reste donc ce grand seigneur, ce libertin qui pourrait songer à vous persécuter ? (saisissant le bras de Sylvie.) Eh bien donc, qu’il l’ose !

SYLVIE, tombant à ses genoux.

Ô noble Marielle ! vous avez étendu votre main sur moi, je ne redoute plus rien au monde.

MARIELLE, éperdu et la relevant.

Sylvie !

, SYLVIE.

Je vous récompenserai par un travail assidu, par un zèle fervent, par une amitié…

MARIELLE.

Filiale, n’est-ce pas ? Allons, j’aurai pour toi le cœur d’un père ! Tu seras désormais Sylvia, tu seras ma fille comme Fabio est mon fils.


Scène IX

MARIELLE, SYLVIE, ERGASTE
ERGASTE, au fond du théâtre.

Allons, mon vieux Marielle, tout est prêt ; il se fait tard,