Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/302

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
FLORIMOND, en sortant.

Ah ! tiens, Marielle, voici ta sœur la religieuse qui vient te dire adieu, (Il salue légèrement les deux femmes qui entrent, et sort après qu’elles sont entrées.)


Scène V

MARIELLE, SŒUR COLETTE, SŒUR SYLVIE, en habit de novice.
MARIELLE.

Ah ! ma bonne sœur ! je n’espérais plus te voir devant que de partir. Et mademoiselle a pris encore cette fois le soin de t’accompagner ? C’est donc pour doubler mes regrets ?

SOEUR COLETTE.

Cette chère enfant ! on me la laisse emmener puisque je ne vois quasi plus clair à me conduire dans les rues ; elle est mon petit bâton de vieillesse.

SOEUR SYLVIE.

C’est tout plaisir pour moi, mère Colette.

SOEUR COLETTE.

La bonne âme ! Va, ce n’est point sans peine que nous avons pu sortir aujourd’hui. Notre supérieure prétend que, si tu ne renonces à ton état de comédien, comme j’y ai renoncé, elle m’empêchera de te voir davantage.

MARIELLE.

Prétend-elle que je me fasse moine, et devient-elle si rigoureuse, cette bonne supérieure ? Tu me disais pourtant qu’elle aimait fort la comédie.

SOEUR COLETTE.

Les mystères, les pastorales sacrées que nous faisons jouer aux demoiselles, dans nos couvents, lui paraissent matières édifiantes ; mais elle est de ceux qui damnent les comédiens de profession.