Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/299

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

galant homme, vous connaissez qu’on peut se fier à moi pour la tenue des registres. Je sais tourner agréablement le compliment au public ; enfin j’ai su partout me rendre utile.

FLORIMOND, derrière lui.

Et où vous rendîtes-vous agréable ?

MARIELLE.

Allons, Florimond, ne tourmente pas ce vieil homme ; il est malheureux. (Florimond s’éloigne en haussant les épaules.) Vous voulez donc retourner en France, Desœillets ? Vous avez tort de changer si souvent de lieu et de condition. L’honnêteté d’un pauvre homme, c’est sa caution, son crédit. Mieux vaut pour lui s’établir là où il est connu.

DESŒILLETS.

Oh ! je connais du monde en France ; c’est mon pays, j’y ai quelques protections, et, si vous joignez la vôtre avec…

MARIELLE.

De tout mon cœur ! Pour qui voulez-vous des lettres ?

DESŒILLETS.

Hélas ! ce n’est point tant de cela que j’ai besoin que d’un peu d’argent pour faire route ; car je ne gagne quasi rien ici mon cher monsieur ! l’entrepreneur de ce théâtre est si ladre ! et je ne peux point abandonner ma pauvre et chère famille.

MARIELLE.

Allons, venez avec moi ; nous parlerons de cela dans ma chambre.

(Il sort avec Desœillets.)

Scène III

FLORIMOND, ERGASTE.
FLORIMOND.

Voilà ce vieux fou de Marielle encore une fois dupe ; de l’argent à Desœillets ! autant de bu.