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Scène XI

MAX, endormi, paisible ; NANNI, descendant l’escalier ; PÉREGRINUS, en bel habit de soie. Il vient par le fond. Ils ont tous deux une lumière à la main.

PÉRÉGRINUS.

Ah ! Nanni ! Vous venez…

NANNI.

Oui, on vous attend. Figurez-vous que j’ai trouvé ma grand’mère tout éveillée, et… c’est bien étonnant, cela ! elle dit qu’elle vient de voir votre parrain, qu’il lui a parlé et annoncé votre visite.

PÉRÉGRINUS.

Et notre prochain mariage, n’est-ce pas, chère Nanni ?

NANNI, stupéfaite.

Notre… ? Ah ! ne parlez pas si haut ! M.  Max qui est là !

MAX, s éveillant.

Hein ? qu’y a-t-il ? Comment diable suis-je ici ? Ah ! je dormais bien ! Figure-toi, Pérégrinus, que je rêvais de toi ; tu épousais Nanni, tu m’avais fait présent d’un bel habit gorge de pigeon,… comme le tien, juste ! et je dansais à ta noce.

PÉRÉGRINUS.

Eh bien, tu auras un bel habit et tu danseras, mon ami ; car nous voici bientôt fiancés, elle et moi.

NANNI.

Est-il possible ?

MAX.

Vrai ? Tant mieux ! c’est une digne et brave personne, et tu es le meilleur des hommes, mon ami d’enfance, mon seul ami, pardieu ! Allons, je me sens bien, je me sens heureux de ton bonheur ; embrassons-nous.

PÉRÉGRINUS.

Ah ! cher Max ! c’est toi qui parles, je te retrouve ! Viens !