le vieillard. — Pérégrinus, mon ami, tu dis que tu aimes cette bonne fille ?
Ah ! qui donc ?
Je n’ai rien dit !
la marionnette de pérégrinus. — Oui, j’aime Nanni de toute mon âme ; mais je n’oserai jamais le lui dire !
le vieillard. — Alors, mon pauvre garçon, tu ne sauras jamais te faire aimer !
Ce n’est pas vrai !
Chère Nanni, que dites-vous ?… Serait-il possible ? Ah ! répétez-le, ce que vous avez dit là !
Mon Dieu, je n’en sais plus rien, monsieur Tyss ! Je crois que je viens de rêver ! Étiez-vous là ? Avons-nous vu et entendut ?…
Si c’est un rêve, Nanni, nous l’avons fait tous deux. Nous avons vu les fantômes de mes souvenirs, nous avons entendu les voix de mon passé. Ces petits personnages sont sans doute des esprits familiers, de bons lutins qui, dans leur naïveté grondeuse, ont résumé les misères du pauvre homme que je suis, mon enfance craintive, ma jeunesse timide, mon âge mûr défiant ! Mais cette défiance n’est qu’envers moi-même, Nanni ! Si vous saviez ce qu’il y a en moi de confiance et de respect… Ma paresse est dans l’esprit, elle n’est pas dans le cœur. Seulement, je suis gauche, et ma langue ne rend pas