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NANNI.

Sans doute ; maman serait inquiète.

PÉRÉGRINUS, tremblant.

C’est juste, oui, c’est juste. Bonsoir donc, mademoiselle Nanni. Merci… et… Merci ! bonsoir ! (Nanni va pour sortir, les portes se ferment d’elles-mêmes.)

NANNI, effrayée.

Qu’est-ce que c’est ?

PÉRÉGRINUS, voulant vainement ouvrir.

Qui donc se permet… ? Max ! Fritz ! est-ce vous ?… Qui est là ?… Ouvrez donc ! (On entend frapper trois coups dans le théâtre des marionnettes, et une petite musique d’ouverture part du violon qui est suspendu à la muraille opposée. L’archet joue de lui-même sur l’instrument.)

NANNI.

Ah ! mon Dieu ! quelqu’un s’amuse à vouloir nous faire peur !

PÉRÉGRINUS, stupéfait, à part.

Quelqu’un dans le poêle allumé ? (À Nanni, qui se jette effrayée dans ses bras.) Ne craignez rien, chère Nanni ! Je suis là. (La toile du petit théâtre se lève. On voit un joli décor et deux marionnettes en scène, le vieillard et l’enfant qu’on a déjà vus dans les mains de Pérégrinus, et qui avaient étè remis dans la boîte sous l’escalier.)

SCÈNE DE MARIONNETTES.
UN VIEILLARD, UN ENFANT.

le vieillard. — Allons, allons, petit Pérégrinus, as-tu fini ton dessin ?

NANNI, effrayée.

Il parle !

PÉRÉGRINUS, à part, bouleversé.

Et c’est sa voix, je n’en peux pas douter. (Haut, à Nanni.) Écoutons.

le vieillard, marionnette. — Tu as laissé chiper ton modèle, je parie !

l’enfant, marionnette. — C’est Max qui en a fait des cocottes, vrai, mon parrain !