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pourtant, comme cette notion-là me manquait… Mais voyons donc ! Les visions portent toujours le caractère des idées qui nous occupent… Peut-être sont-elles des révélations d’une vérité,… d’une certitude latente qui est en nous… Je crois me rappeler, à présent, que Rossmayer avait laissé un papier qu’il recommandait aux méditations de Pérégrinus,… et que Pérégrinus a négligé de méditer… Je ne rêve plus, je me souviens !… Le vieillard croyait avoir fixé son rêve ! Nanni,… le chiffre,… l’amour,… le mouvement perpétuel,… quelle confusion dans tout cela ! Je me sens fatigué… J’ai mal à la tête, je crois !


Scène V

NANNI, MAX, absorbé.
NANNI, à part.

Ah ! mon Dieu ! il est là ! (Faisant des signes au fond. — Bas.) Ne venez pas encore, monsieur Tyss ; attendez ! (Haut.) Vous ne pensez donc pas à dormir, monsieur Max ? Minuit va sonner.

MAX, tressaillant.

Ah ! Nanni, écoutez ! Où est ce chiffre ?

NANNI.

Bonté divine ! quel chiffre ?

MAX.

Un plan chiffré, ou quelque chose comme cela, provenant du vieux mécanicien.

NANNI, mettant la main à sa poche.

Ah ! c’est peut-être…

MAX.

Donnez, donnez !

NANNI.

Mais non, ce n’est pas à vous !

MAX.

C’est à moi, si vous m’aimez. (Il veut la prendre dans ses bras.)