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PÉRÉGRINUS.

Vous voulez prendre cette peine ?

NANNI.

Oui, oui ! j’ai tout le temps ; il n’est pas dix heures.

PÉRÉGRINUS.

Mais vos parents seront inquiets de vous ?

NANNI.

Non pas. Je leur ai dit que vous attendiez un petit filleul, et que, si vous aviez besoin de moi pour l’amuser, je resterais jusqu’à minuit.

PÉRÉGRINUS, attendri et timide.

Alors… puisque vous avez pensé à tout… Savez-vous, mademoiselle Lœmirt, que vous êtes bien bonne, bien aimable, bien… bien obligeante !

NANNI.

Oh ! ce que je peux faire pour vous est si peu de chose ! Mais, puisque vous m’estimez un peu, monsieur Pérégrinus, faites-moi un grand plaisir, parlez-moi de lui. Dites-moi quel âge il a.

PÉRÉGRINUS.

Qui ? l’enfant ?

NANNI.

Oui, et comment il se nomme.

PÉRÉGRINUS.

Vous vous intéressez donc beaucoup à lui ?

NANNI.

Oh ! je l’aime de tout mon cœur ? Vous me permettrez bien de le voir, n’est-ce pas ? Où donc est-il ? Et quand est-ce qu’on va l’amener ?

PÉRÉGRINUS.

Chère mademoiselle Lœmirt, voulez-vous me permettre de vous raconter une histoire ?

NANNI, qui s’est assise et qui s’occupe à éplucher un peu la branche et à faire des nœuds de rubans.

Oh ! oui, par exemple. Pendant que je travaille, cela va bien m’intéresser.