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MAX.

Comment te sens-tu ?

PÉRÉGRINUS.

Où prends-tu que je sois malade ?

MAX.

Réponds !

PÉRÉGRINUS.

Je me sens bien. Après ?.

MAX.

Voyons ton pouls !

PÉRÉGRINUS.

Pourquoi ? Ah ! c’est quelque étude que tu fais sur la circulation ?… (Pendant que Max compte les pulsations.) Tu es donc enfin décidé à te faire médecin ?

MAX.

Médecin, moi ? Dieu m’en garde ! C’est bien le plus sot métier !…

PÉRÉGRINUS.

Ah ! je croyais… Qu’est-ce que tu veux donc faire de toute ta science ?

MAX.

Il ne s’agit pas de moi… Regarde-moi là, dans les yeux !

PÉRÉGRINUS, toujours doux et calme.

Comme tu voudras, (une pause.) Eh bien ?

MAX, lui tâtant la tête.

Le front… la forme… la densité…

PÉRÉGRINUS.

Tu t’occupes aussi de crânologie ?

MAX.

Moi, croire à une ânerie pareille ?

PÉRÉGRINUS

.

Eh bien, alors… ?

MAX.

Ton pouls est calme, ton œil est pur, ton front est moite… Tu es bien constitué… Tu as de l’appétit ?… Dors-tu bien ?