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MAX, qui s’est retourné, le lui arrache des mains.

Parfait ! Le voilà ! Je m’y attendais. Ça va justement servir à faire flamber la bûche ! (Il casse le petit arbre en allumettes qu’il fourre dans le poêle.)

NANNI.

Ah ! monsieur Max ! Détruire cela aussi ! c’est mal ! Vrai, cela peut vous porter malheur !

MAX, irrité et jetant la corbeille par la fenêtre.

Ah ! sotte fille ! Porter malheur ! C’est vous qui entretenez le pauvre Tyss dans toutes ces plates croyances ! Eh bien, savez-vous ce qui porte malheur à l’homme ?

NANNI, intimidée.

Non, monsieur.

MAX.

Et à la femme ?

NANNI.

Non. Qu’est-ce que c’est ?

MAX.

C’est la bêtise humaine, ma chère ! (On entend des voix en bas.) Ah ! voilà ce pauvre homme qui rentre. Je vais au-devant de lui. Balayez, emportez, rangez, cachez tout cela ! Vite, allons ! (Il sort.)


Scène VII

NANNI, seule, ramassant les débris.

L’homme étrange que M. Max !… Il me fait peur !… Et toutes ces jolies choses détruites ! Il n’y a pas bien longtemps que je me serais amusée avec ces jouets, moi ! Ç’aurait été pour moi comme un rêve du paradis !… Mais pour qui donc M. Pérégrinus avait-il acheté tout cela ? Est-ce qu’il voulait, comme l’année dernière, faire des cadeaux à mes petits frères et à mes petites sœurs ! Ah ! méchant docteur