pas,… il ne veut pas de gens mariés à son service, tu sais bien ; il y a des maîtres qui n’aiment pas ça !
Oui, oui, des mauvais maîtres qui ne pensent qu’à eux ; mais ça n’est pas des maîtres comme M. Durand, qui veut qu’on soit heureux chez lui. Vois-tu, Louise, s’il est fâché, c’est ta faute ! Si tu avais dit comme moi ;… mais tu ne pouvais pas dire comme moi, puisque tu ne veux point de moi.
Ça n’est pas ça, Jean ! Voyons ! écoute-moi… (L’attirant vers la fenêtre et lui parlant à demi-voix.) Je t’épouserais bien s’il le voulait, et je…
Vrai ?… bien vrai, Louise ?
Bien vrai ! mais ça n’est pas si aisé que tu crois ! il y a des raisons que tu ne devines pas, que je n’ose presque pas deviner moi-même, et que j’ose encore moins te dire. Est-ce que tu ne peux pas faire un effort pour les deviner ? Voyons ! si monsieur, en me voyant devenir grande, avait pensé malgré lui…
Louise ! ça n’est pas bien, ce que tu veux me donner à entendre. Comment ! tu crois,… tu t’imagines… ? Non, ça n’est pas bien ; c’est faux ! Monsieur est un homme raisonnable, et tu le prends pour un fou ; c’est un homme qui a de l’esprit plus que toi et moi, et tu le prends pour une bête ; enfin monsieur est le plus honnête homme que la terre ait jamais porté, et tu t’es mis dans l’idée qu’il avait de mauvaises idées sur toi ? Tiens ! ça me fâche, ça me met en colère !… Si un autre que toi me disait ça, il aurait déjà mon poing sur la mâchoire !
Allons ! tu ne comprends donc pas encore ? Je te dis que monsieur a certainement l’idée de m’épouser. Est-ce que,