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COQUERET.

Je l’entends,… je l’entends que monsieur m’excusera : j’étais indisposé.

DURAND, qui ôte ses guêtres et met ses pantoufles.

Ah ! monsieur était indisposé ? Louise ne m’a pas dit cela.

COQUERET.

C est pour ne pas faire de peine à monsieur.

DURAND, souriant.

Tu crois donc que je t’aime bien tendrement ?

COQUERET.

Je sais que monsieur m’aime beaucoup, parce qu’il sait que je l’aime encore plus que beaucoup, et, comme monsieur a un bon cœur…

DURAND, qui a endossé sa veste.

Allons ! si tu le prends comme ça, tu n’as pas tort de compter là-dessus. Tu es insupportable, et pourtant tu es un bon garçon ! Qu’est-ce que tu as ? Voyons, la migraine ?

COQUERET.

Non. monsieur.

DURAND.

Une courbature ? un refroidissement ?

COQUERET.

Non, monsieur.

DURAND.

Eh bien, quoi, alors ?

COQUERET.

Je ne sais pas.

DURAND, impatienté.

Où as-tu mal ?

COQUERET, intimidé.

Nulle part, monsieur. Ça va mieux, ça se passe.

DURAND.

Enfin que sentais-tu tout à l’heure ? Parleras-tu ? Te moques-tu de moi ?

COQUERET.

Oh ! monsieur, par exemple !