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Scène VIII

LOUISE, COQUERET.
LOUISE.

Il est temps d’arriver !

COQUERET, qui apporte la veste et les pantoufles.

Ne me gronde pas, Louise ! Ce n’est pas ma faute. Je ne pouvais pas trouver les pantoufles, je n’en trouvais qu’une. C’est les rats qui avaient promené l’autre jusque sous le lit. Dame, c’est la faute à monsieur ! Il ne veut pas souffrir de chats dans la maison depuis ce gros matou qui t’avait mis le bras tout en sang, mêmement que monsieur en était sens dessus dessous, et que…

LOUISE.

Cours donc le servir, bavard ! Il est en train de déjeuner ! M’entends-tu ? À qui est-ce que je parle ?

COQUERET.

Eh bien, qu’est-ce que je fais ? J’y cours ! Mais écoute un mot, Louise ! T’as pas voulu écouter dans le pré ce que je voulais te dire. Tu m’as renvoyé très-durement, faut m’entendre ici.

LOUISE.

Non nous n’avons pas le temps.

COQUERET.

C’est le temps qu’il faut prendre ; monsieur vient d’arriver, il est de bonne humeur, je vais lui dire ça tout chaud.

LOUISE.

Comment ? Quoi ? Qu’est-ce que tu veux lui dire ?

COQUERET.

Je lui dirai que je t’aime, que je suis affolé de toi, que j’en deviens imbécile ! …

LOUISE

Oui ! essaye de lui dire ça, si tu veux qu’il t’envoie promener !