Vous n’êtes pas vieux ; mais vous n’êtes plus tout jeune. Et votre vilain rhume que vous ne voulez pas soigner ! Vous avez déjà toussé trois fois depuis trois minutes.
Bah ! qu’est ce que ça fait ? Avec un petit mal chronique, on vit cinquante ans de plus ! Voyons, qu’as-tu fais de bon en mon absence ? Tu t’es faite l’institutrice de coqueret, à ce qu’il m’a dit ?
Ah ! Il vous a dit… ?
Que tu l’avais entrepris sur le granit ; mais c’est peine perdue : tu n’en fera jamais rien qu’un âne.
Pardon, monsieur, je vous en ferai un bon serviteur, car il est doux, courageux, de bonne volonté, et il vous aime. C’est bien quelque chose !
Oui, sans doute, il a de bons instincts ; mais il ne sortira jamais de la vie d’instinct.
Et quel besoin avez-vous d’un savant pour vous servir ? est-ce que je ne suis pas là pour réparer ses petites gaucheries ?
Oh ! toi, Louise, c’est autre chose ! Tu as une belle mémoire, une docilité admirable. C’est un plaisir de t’enseigner quelque chose. Tu es beaucoup pour moi, ma chère Louise. Tant de soins, d’attentions ! Être servi comme un prince, dorloté comme un enfant, compris par quelqu’un qui s’intéresse à vos travaux, qui se prête à vos innocentes passions… Eh bien, qu’est-ce que tu as ? Tu es triste ?… À quoi penses-tu ?
À rien, monsieur ; je regardais ce pavé, c’est une belle pièce.