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COQUERET, bas, à Louise.

Pourquoi est-ce que tu ne l’embrasses pas, toi ? Embrasse-le donc !

LOUISE, bas.

Non !

DURAND, à Coqueret.

Pourquoi lui parles-tu tout bas ? (À Louise.) Qu’est-ce qu’il te disait ?

LOUISE.

Rien, monsieur, des bêtises !

COQUERET.

Ah ! non, monsieur, c’était pas des bêtises ! Je lui disais d’embrasser monsieur. C’était pour faire plaisir à monsieur ! Vrai !

DURAND, un peu ému.

Non ! elle a raison d’être plus réservée, plus sérieuse dans ses manières, à présent qu’elle est grande.

COQUERET.

C’est donc ça qu’elle ne veut plus que je l’embrasse, moi ? Mais, avec monsieur, qui est âgé, c’est pas la même chose.

DURAND.

Agé… âgé ! …

LOUISE.

Voyons, monsieur, mettez-vous donc à votre aise ! (À Coqueret.) Va lui chercher sa veste et ses pantoufles. (Coqueret sort en courant par la porte de droite, qui conduit a la chambre de M. Durand.)


Scène VI

DURAND, LOUISE.
LOUISE.

Si vous êtes venu de la ville à pied, vous devez être las !

DURAND.

Las, moi ? Ah çà ! M.  Coqueret, ton élève, t’a donc persuadé que je suis bien vieux ?