Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA PAUVRETÉ.

Soumets-toi, Mercure ; car sans Plutus tu es réduit à l’impuissance, et, si tu ne peux le rendre à tes clients affamés, il te faudra bientôt, pour échapper à la hideuse misère, invoquer la pauvreté laborieuse. Arrière ! laisse ce jeune homme ; c’est à moi de le conduire au milieu des périls qu’il brûle d’affronter.(Elle donne des armes à Bactis et le coiffe d’un casque.)

MERCURE, riant.

Il arrivera trop tard, servante mal chaussée du destin ! Les galères traversé déjà la mer Égée, et le combat sera terminé avant la fin du jour.

LA PAUVRETÉ.

Génie de l’égoïsme, tu as des ailes aux pieds et à la tête ; la Pauvreté vaillante en a au cœur ! (À Bactis) Suis-moi, nous arriverons à temps. (Elle entre dans le bois sacré avec Bactis.)


Scène XIII

MERCURE, seul.

Par les serpents de mon caducée, mes affaires vont fort mal ! Les divinités inférieures perdent avec moi le respect, et, si cela dure, je serai la risée de l’Olympe ! Il faut absolument que je tire d’ici mon ivrogne de Plutus, et je ne vois plus qu’un moyen, qui est d’irriter contre lui Jupiter au point qu’il le rende plus aveugle et plus stupide que jamais. Reprenons ma figure et mon sceptre. (Il ôte son déguisement et prend son caducée, qui était caché dessous.)


Scène XIV

MERCURE, CHRÉMYLE, CARION.
CHRÉMYLE, à Carion.

Je te dis qu’il est ivre, qu’il donne à tord et à travers, et