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MERCURE.

S’il n’est pas capable de ramer, on le fera grimper aux cordages.

CARION.

Pour être le premier percé de flèches ? Merci ! je suis sujet au vertige. Je peux à peine monter sur un pommier pour manger un fruit. Je me laisserais tomber, et ce serait fait de moi !

MERCURE.

N’as-tu pas de honte d’être si lâche ?

CARION.

Reprochez à ma mère de m’avoir fait comme cela.

BACTIS, impatient.

Ma mère m’a fait autrement. Elle était debout quand elle me mit au monde, et elle chantait l’hymne des guerriers. Emmenez-moi, et n’en cherchez pas d’autre ici.

MERCURE.

Tu es bien jeune et bien mince ! N’importe, tu as la volonté qui fait qu’un homme en vaut deux.

CHRÉMYLE.

Vous dites qu’il en vaut deux ? Alors, prenez-le et rendez-moi l’argent.

MERCURE.

Tais-toi, ou je te fais intenter un procès qui te coûtera deux bourses et quatre hommes !

CHRÉMYLE.

Ô le plus détestable des espions ! fais-moi savoir le jour où tu seras mangé par les chiens, afin que, ce jour-là, je donne une fête ! (Bas, à Carion.) Viens ! il nous faut vite cacher Plutus dans la cave ; autrement, nous serons la proie des harpies ! (il sort.)

CARION.

Adieu, Bactis ! je te souhaite bien du plaisir, (Il sort.)