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Scène VIII

BACTIS, MYRTO.
MYRTO.

N’allons-nous pas avec eux ?

BACTIS.

Ne nous inquiéterons-nous pas plutôt d’apaiser et d’honorer la Pauvreté, qui vient d’être si mal reçue ?

MYRTO.

Oui, la prudence le conseille ; mais… où aura-t-elle passé ?

BACTIS, montrant le bois sacré.

Elle est rentrée là, elle va en sortir, et nous la reconduirons avec respect jusqu’à la dernière borne de vos champs.

MYRTO.

Mais… si elle est sortie par l’autre porte du bois sacré ?

BACTIS.

Non ; le chemin est coupé par une saignée qu’on y a faite hier, et qui n’est pas encore recouverte.

MYRTO.

Elle aura pu prendre sur la gauche, dans les vignes ?

BACTIS.

Non, il y a là des arbres abattus qui empêchent de passer.

MYRTO.

Mais… le long du ruisseau ?

BACTIS.

Les bœufs, en allant boire, ont piétiné tout le rivage, il n’y a plus trace de sentier.

MYRTO.

Il faut donc l’attendre ici ? Je l’attendrai. Ne portes-tu pas cette gerbe à la maison ?

BACTIS.

La nuit descend. N’auras-tu pas quelque frayeur de rester seule ?