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ACTE DEUXIÈME





Scène PREMIÈRE

MERCURE, tirant Plutus par une corde ; PLUTUS

Plutus est aveugle, bossu, boiteux et couvert de haillons.

MERCURE.

Allons, marche donc ! N’es-tu pas honteux de te faire tirer comme un chien en laisse ?

PLUTUS.

Patience, Mercure ! patience, donc !

MERCURE.

Ô le plus engourdi des êtres ! Je ne connais pas de plus rude corvée que celle de te mener chez les honnêtes gens !

PLUTUS.

Je le crois bien ! tu crains d’être mis à la porte !

MERCURE.

Le fait est que je ne me sens pas très-en sûreté chez ces gens de la campagne. Ils n’ont rien à gagner à la guerre, et ils s’en prennent à moi de leurs pertes. Le commerce ne marche pas, disent-ils.

PLUTUS.

Réponds-leur qu’il vole.

MERCURE.

Ah ! tu fais de l’esprit, toi ? Voyons, il faut que, par l’ordre de Jupiter, et pour ne point fâcher Apollon, qui protège les Athéniens, je te conduise aujourd’hui chez les paysans. Hâtons-nous, je n’ai pas de temps à perdre, moi !