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LE DOCTEUR.

L’avoué aurait dû commencer par vendre, pour libérer son client.

DUBUISSON, sournoisement.

Libérer, oui… si M. le comte ne doit pas plus que sa terre ne vaut.

HENRI.

Qu’en savez-vous, monsieur ?

DUBUISSON, de même.

Est-ce que je me trompe ?

LE DOCTEUR.

Quels que soient tes embarras, tu sais que j’ai certaine somme à ta disposition… Il se lève et remonte avec Françoise,

DUBUISSON, se levant.

Ah ! si le docteur vous prête !… c’est bien différent ! n’en parlons plus !… ne parlons plus de rien !… tout est dit.

MADAME DUBUISSON.

Comment, tout est dit ? On nous aurait fait l’affront de nous demander notre Cléonice… et, parce que le docteur prête ses petites économies,… il n’en serait que ça ?

DUBUISSON.

Ne t’emporte pas, ma mie. C’est très-beau, c’est très-gentil, ce que fait là le docteur !… Cent mille francs !… un médecin de campagne ne trouve pas ça tous les matins dans le pas de sa mule !… M. le comte est bien heureux !

HENRI.

Assez, monsieur, assez !… sachez que je n’accepterais point de pareils sacrifices ; je ne les mérite pas. LA HYONNAIS, derrière le divan. Vous pouvez les mériter.

MADAME DUBUISSON.

Oui, oui, certainement ! il peut faire comme vous, étudier la médecine pendant quat’cinq ans ; après quoi, le docteur lui céderait un peu de sa clientèle. Les paysans, ça ne paye guère ; mais c’est si joli, de porter secours au pauvre monde !