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mour de la famille, de la patrie, de l’honneur et de l’humanité, est faux et rentre dans le domaine de l’illusion et de la fantaisie. Rien ne nous obéit, rien ne nous est assuré dans ce combat que nous livrons à la destinée. Chercher l’argent, le succès, l’approbation, le repos ou la liberté dans le caprice des événements, c’est être enfant, c’est être aveugle, c’est être ce que j’appelle romanesque. Trouver le calme dans sa propre conscience, l’indépendance dans sa propre dignité, l’aisance dans son propre travail, l’amour dans son propre cœur, sanctuaire de la religion domestique, voilà ce qui est réel, assuré, positif, ce que le sort contraire peut difficilement nous interdire et ce que Dieu encourage en nous, ce qu’il bénit autour de nous ; car, là, son action s’appelle la Providence et non plus le hasard.

HENRI, à lui-même.

Oui… qui sait ?

LA HYONNAIS, à part.

Il réfléchit… Puisse son bon génie l’emporter !

Entre le docteur.




Scène VI


LE DOCTEUR, LA HYONNAIS, HENRI


LE DOCTEUR.

Ah ! vous voilà !

Henri est resté absorbé sur la causeuse.
LA HYONNAIS.

Quel air agité !…

LE DOCTEUR.

J’ai du chagrin…

LA HYONNAIS.

Du chagrin ?

LE DOCTEUR.

À cause de lui… Son père… le marquis m’a écrit.