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LÉONIE.

Pourquoi donc en épouse-t-il une autre ?

LA MARQUISE.

Parce que Caroline lui a refusé tout espoir.

LÉONIE.

C’est sans doute cet espoir qu’il cherchait à reconquérir cette nuit ?

LA MARQUISE, surprise, se contenant.

Cette nuit ?

LÉONIE.

Je dis que. si le duc est resté en conférence toute cette nuit avec Caroline, ce devait être dans l’espoir de vaincre sa résistance obstinée.

LA MARQUISE, froidement.

Comment savez-vous cela ?

LÉONIE.

Vous l’ignorez donc ? LA MARQUISE, sévère. Je vous demande comment vous le savez ?

LÉONIE.

C’est bien simple. Toute la nuit, les portes de leurs appartements sont restées ouvertes. Inquiète de Caroline et la croyant malade, je l’ai cherchée. Elle était ici, dans cette pièce, enfermée avec quelqu’un. On parlait bas. Le matin seulement, le duc rentrait chez lui.

LA MARQUISE.

Qui l’a vu ?

LÉONIE.

Moi ; et Pierre aussi, s’il a voulu le voir.

LA MARQUISE.

Vous le jurez ?

LÉONIE.

Je le jure.

LA MARQUISE, se levant et passant à gauche.

C’est bien, baronne. En vous interrogeant, j’ai voulu m’assurer d’une chose qui m’afflige : c’est que, par tous les