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MARIE-JEANNE.

Oh !… Eh bien, oui, un peu ! il a de ça !

FRANÇOISE, la caressant.

Fi ! vilaine ! C’est cela qui est égoïste, de vouloir que les gens qu’on aime ne pensent qu’à nous.

Elles remontent vers le cabinet.



ACTE DEUXIÈME


À la Chanterie. — Un petit salon de campagne simple et de bon goût ; meuble en indienne. Porte au fond, donnant sur un perron. Fenêtre à droite du spectateur. Dans le pan coupé, cheminée en regard avec glace sans tain fermée d’un store. Portes à droite et à gauche au premier plan. Il fait sombre.




Scène PREMIÈRE


CLÉONICE, seule. Elle entre furtivement, laisse la porte ouverte derrière elle, et va ouvrir les volets en parlant.

Voyons s’il est arrivé ; ouvrons la fenêtre qui donne sur le jardin. (Elle ouvre.) Personne encore ! C’est une belle équipée que je fais là, de donner un rendez-vous dans la maison de campagne du docteur ! Heureusement, il n’y vient guère, et Françoise m’y trouverait… Je vas faire comme si je cherchais dans sa musique. (Elle bouleverse des cahiers de musique.) J’ai sa clef pour ça ! C’est égal, le cœur me bat bien fort ! car enfin sortir du parc… Il est vrai qu’il n’y a que la haie à sauter pour être ici, et, d’ailleurs, il n’y a pas grand mal à échanger quelques paroles par la fenêtre d’un premier étage. Oh ! c’est qu’il le faut absolument ; je veux qu’il me restitue… Ai-je été assez sotte de lui écrire ! Dame ! il y a deux ans, j’étais une enfant, moi ; Dieu ! que cette lettre-là doit être bête ! Mais voyez s’il viendra ! Pourvu qu’il sache trouver la porte du jardin ; il