Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/387

Cette page n’a pas encore été corrigée

de l’aumône matrimoniale, ou d’aller au-devant de l’éternelle liberté !

LE DUC.

C’est-à-dire que tu espères mourir ? Pourquoi donc ça ?

URBAIN.

Ah ! mon ami, je le sens, je sens qu’en moi, morte la passion, morte la vie !…

LE DUC.

Ah ! bien, oui, la passion ! voilà une chose qui ne meurt pas, par exemple ! Allons ! allons ! je suis l’aîné, j’ai de l’expérience, tu peux me croire. Retiens bien ceci : c’est que tu es trop découragé pour n’être pas tout près de renaître, et que bientôt tu diras avec moi : « L’amour est mort, vive l’amour ! »



ACTE TROISIÈME


Au château de Séval. — Grande pièce, style Louis XV. — Grande porte au fond, donnant sur une antichambre qui ouvre sur un jardin. — Porte au fond à gauche, ouvrant sur une galerie. — Porte au fond à droite, allant chez le marquis. — Grandes croisées latérales, premier plan, droite et gauche. — Bibliothèque dans les panneaux. — Canapé à droite. — Grand bureau à gauche. — Fauteuils, chaises. — Un jeu d’échecs sur une console à gauche, près de la croisée. — Console à droite, en regard sur laquelle il y a un plateau, verre d’eau, carafe, petit flacon.




Scène PREMIÈRE


CAROLINE, LE DUC.


Caroline examine des livres qui sont sur les rayons et prend des notes sur un carnet à main, puis revient écrire sur un registre qui est sur le bureau à gauche. — Le duc entre par le fond, tenant un journal ; il fume et vient se jeter sur le canapé à droite.


LE DUC.

Ouf ! (Voyant Caroline.) Ah ! pardon, mademoiselle de Saint-