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DIANE, après avoir salué un peu gauchement, bas, à la marquise.

Ah ! vous me présentez ces messieurs, chère madame ! vous voyez ! je ne sais pas encore faire la révérence ! et je ne sais rien dire aux hommes. On ne nous apprend pas ça au couvent.

LA MARQUISE.

Mais ces hommes-là ne sont pas pour vous faire peur ! Mes fils sont vos amis naturels.

DUNIÈRES.

Certainement, certainement !

DIANE.

À la bonne heure, alors. D’autant plus qu’il y en a un que je connais déjà, à ce qu’on m’a dit ; mais je ne me le rappelle pas, et je ne pourrais pas dire lequel.

LE DUC.

Alors, mademoiselle, il faut tâcher de deviner.

DIANE, se levant.

Attendez ! qu’on ne me dise rien. Celui que je connais, c’est le duc ; et le duc (montrant Urbain), c’est monsieur.

URBAIN, souriant.

Très-bien !

DIANE, au duc.

Vous, vous êtes le marquis de Villemer.

LE DUC.

Parfait !

LÉONIE.

Pourquoi vous imaginez-vous cela ?

DIANE.

Parce que… Je ne sais pas, moi… Est-ce que je me trompe ?

(Mouvement des autres personnages.)
URBAIN.

Je demande en grâce qu’on ne dise rien à mademoiselle de Saintrailles ; l’un de nous deux a eu l’honneur de lui offrir, je crois, sa première poupée ; il a droit à un remercîment ; mais nous sommes trop bons frères pour nous le disputer ; c’est à elle de décider entre nous.