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DUNIÈRES.

La sienne aussi ?

LE DUC.

Sans le savoir. Il a payé mes dettes sans m’avertir.

DUNIÈRES.

Belle action ! il a fait son devoir.

LE DUC.

Ne dites pas ça, Dunières, ce n’est pas vrai !

DUNIÈRES.

Pourquoi l’a-t-il fait, alors ?

LE DUC.

Parce qu’il m’aime.

DUNIÈRES.

C’est encore plus beau.

LE DUC.

Oui, c’est beau, mais c’est insensé. Il manque un mariage superbe... et charmant peut-être ! Il manquera tous les mariages à présent !

DUNIÈRES.

Voyons, voyons, n’allons pas si vital Est-il tout à fait ruiné ?

LE DUC.

Au train dont j’ai été, il doit l’être.

DUNIÈRES.

Alors, embrassez-moi, c’est vous qui le mariez 1

LE DUC.

Je vous embrasserai après, quand j’aurai compris.

DUNIÈRES.

Figurez-vous que mademoiselle de Saintrailles est... comment dirai-je ? une âme chevaleresque, une héroïne... légendaire ! voilà le mot ! Elle ne voulait épouser qu’un homme ruiné !... mais ruiné par quelque noble sacrifice. Voilà son affaire !

LE DUC.

Mais, alors, ce n’est pas vous qu’il faut embrasser, c’est mademoiselle de Saintrailles !