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LA MARQUISE.

Il ne l’est pas du tout ! voilà mon tourment, Dunières.

DUNIÈRES.

Aurait-il quelque engagement ?

LA MARQUISE.

Je ne le pense pas. D’après sa manière de vivre, il est libre, car il vit avec moi, sous mes yeux, attentif à mes moindres désirs, travaillant à je ne sais quel livre historique… Vous savez qu’il écrit ?

DUNIÈRES.

Sur la famille des Villemer, sans doute ?

LA MARQUISE, se levant.

Non ! grâce à Dieu, elle est connue. Notre arbre a toutes ses racines en terre franche et toutes ses branches au grand air. Nous n’avons pas à l’écheniller, mais bien à le greffer de notre mieux, comme ont fait nos ancêtres. Mademoiselle de Saintrailles me convient donc parfaitement. Il y a bien, dans son ascendance maternelle, deux alliances douteuses, comme vertu, sous Henri IV…

DUNIÈRES.

Ah ! il y a bien aussi une Hermine de Villemer sous Louis XV… Il est vrai que c’était le roi lui-même !

LA MARQUISE.

Vous dites que votre pupille… Car elle est bien votre pupille et ne dépend que de vous ?…

DUNIÈRES.

Diane de Saintrailles est orpheline et ne dépend que de ma femme, qui est sa marraine, et de moi, qui suis son tuteur.

LA MARQUISE.

Et elle sort du couvent ?…

DUNIÈRES.

Tout de suite après la Pentecôte ; c’est-à-dire dans un mois.

LA MARQUISE.

Elle a maintenant ?…