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chose de plus encore… son honneur ! Comment cela serait-il possible ? (Voyant Louisot.) Ah ! dis-moi !

LOUISOT.

Oui, monsieur, je venais pour ça !

CYPRIEN.

Eh bien, quoi ? Parle.

LOUISOT.

Oui, monsieur. C’est pour prier monsieur de ne pas dire que je lui ai dit qu’est-ce qui m’a dit que M. de Marsac et M. de Luny, c’étaient les deux mêmes.

CYPRIEN, rêveur.

Bien ! bien ! Pourquoi ce de Luny prenait-il un faux nom ? (À Louisot.) Sais-tu d’où vient cette lettre que tu as remise tout à l’heure à madame ?

LOUISOT.

Oui, monsieur. Ça vient de Luny ; c’est Mézières, le chasseur de M. le comte, qui l’a apportée.

CYPRIEN, à part.

Ah ! oui. S’il y a ici une blessure, une menace, c’est de lui qu’elle doit venir. (À Louisot.) Il est parti, ce Mézières ?

LOUISOT.

Oui, monsieur ; mais il a dit, aux écuries : « Je vas revenir avec mon maître. »

CYPRIEN.

Ah ! c’est bien ! laisse-moi. (Louisot sort.) Quelque chose me disait qu’il avait entendu mes menaces et qu’il viendrait m’en demander raison. Mon père le sait peut-être… peut-être veut-il se battre à ma place ! Ah ! j’irai au devant de M. de Luny, moi. Mais ma mère ?… pourquoi est-ce à elle qu’il écrit ? C’est elle qu’un danger menace ; je resterai près d’elle !… Quel danger ?… Ah ! je ne veux pas… je n’ose pas comprendre.