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homme-là et de se donner les gants de lui avoir soufflé une belle à son insu.

MARGUERITE.

Oh ! mon ami, ne crains rien ! Je comprends, te dis-je ; je serai charmante avec lui.

DES AUBIERS.

Tiens, le voici.

MARGUERITE.

Je veux le remercier ; ça l’engagera davantage. Fie-toi à moi.




Scène XV


DES AUBIERS, DE LUNY, MARGUERITE, puis LOUISOT.


DES AUBIERS, allant à de Luny.

Eh bien, mon cher de Luny, vous savez tout maintenant, et tout s’est arrangé pour le mieux ! Voilà ma femme qui se charge de la jeune personne, et qui veut vous dire elle-même combien elle vous sait gré d’avoir renoncé…

DE LUNY, avec sa manière d’être naturelle.

À quoi donc ? au petit mérite d’une bonne action ? Du moment que c’est madame qui me l’enlève… (Bas.) Elle sait donc qui je suis ?

DES AUBIERS, haut.

Mais certainement ! et elle a beaucoup ri de nos précautions ! Elle est enchantée que nous l’ayons attrapée ce matin ! Quand je vous disais que ses préventions ne tiendraient pas contre votre amabilité !… N’est ce pas, Marguerite ?

MARGUERITE.

Je les abjurerais, dans tous les cas, en apprenant que M. de Luny a bien voulu laisser éloigner un sujet de crainte, sans trop se moquer de nous et sans se rappeler mes injures. Il est beau de se venger ainsi, monsieur le comte, et je vous en remercie.