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MARGUERITE.

Je crois qu’il a passé le bel âge où il se donnait pour irrésistible,

DE LUNY, à part.

Les bénéfices de l’incognito.

MARGUERITE.

Mais, dites-moi, monsieur de Marsac, vous avez vu mon mari dans cette maison ?

DE LUNY.

Je ne sais, madame, si je dois vous dire…

MARGUERITE.

Oui, oui, parlez. M. des Aubiers est sorti brusquement… et moi, effrayée de son agitation, je suis venue, un peu en cachette, comme vous voyez, à cause des domestiques, qui ne sont pas tous discrets… Et, comme vous êtes un fort honnête homme… un père de famille, vous comprendrez mon inquiétude, celle de mon mari… Il s’agit de son fils, qui doit être ici… pour cette jeune Anna dont je vous ai parlé.

Elle remonte en cherchant.
DE LUNY, à part.

Ah ! je voyais bien qu’il me trompait ! Il tremble pour son fils, dont il me croit le rival… l’affaire de Venise !… Excellent père, qui s’effraye quand le mari seul est menacé !

MARGUERITE, revenant.

Eh bien, monsieur de Marsac, pouvez-vous me dire où je trouverai M. des Aubiers, et si quelque chose est venu justifier ses craintes ?

DE LUNY, très-galant.

Je puis vous affirmer, madame, que toutes ses craintes sont chimériques du moment que vous êtes ici.

MARGUERITE.

Je ne comprends pas.

DE LUNY.

Vous ne comprenez pas que M. Cyprien n’a rien à redouter d’un prétendu rival qui a bien autre chose en tête.